Wednesday, September 17, 2008

J'ai décidée que Jean et Florentine ne sont pas intelligents du tout. Cela me dégoute qu'ils essaient de profiter l'un de l'autre. C'est toujours l'un qui est impoli à l'autre, ou vice-versa, et ils interprètent mal tout ce qui se passe entre eux. Cela me rend folle!

Enfin, on peut bien dire que Roy réussit à nous peindre un bel portrait de la pauvreté dans le roman. Je crois qu'elle fait paraître Jean et Florentine comme étant des personnages avec lesquels on ne peut pas s'identifier pour souligner combien la pauvreté nous change.

Ce thème se retrouve dans tout le livre, et tous les personnages (au moins jusqu'au point que je suis dans le livre) sont du classe populaire (comme Jean et Emmanuel), ou vivent dans la misère (comme Florentine et sa famille, Pitou, Mère Philibert, Alphonse et Boisvert). Cet image de Montréal nous fait penser que la cité es au point de s'écrouler sous le poids de la crise économique.

Gabrielle Roy avance aussi l'argument que la pauvreté vous fait perdre votre sens moral. Nous le voyons quand Alphonse parle de toutes “les tentations”qui existent dans la société (tentation surtout de voler), et ça se voit surtout dans les attitudes de Jean et de Florentine.
Florentine, si occupée à trouver un moyen de sortir de la misère, laisse sa moralité au lit et compte profiter de Jean pour s'en sortir. Elle dit qu'elle l'aime, mais ces mots sont perdus derrière l'affirmation qu'elle doit suivre Jean pour s'en sortir de la misère.Jean, homme arrogant et froid, vient de sortir de la misère, et on voit que sa vue du monde n'est composé que de dérision et de dégout, et la pensée que seul compte l'argent et le travail.

Ce qui nous amène au thème du travail. Je n'y ai jamais pensée avant, mais le travail est très important pour le psychisme. Pensez-y: si on n'avait pas de travail, qu'est-ce qu'on ferait dans la vie? Est-ce qu'on serait content à passer nos jours sans rien faire qui fùt utile ou rémunéré? C'est la question qu'avance Roy dans ce livre. Elle semble dire que c'est le travail qui fait un homme un vrai homme. Ainsi voit-on Emmanuel, qui part en guerre (il est gentil), Jean, l'ingénieur (il est bien aimé par les filles), et tous les autres personnages du café où travaille Florentine: ils sont relativement normaux. De ce point de vue, on pourrait voire le père de Florentine comme un moins-qu'homme (d'où Jean lui appelle “un bon gars”, et on dit qu'il ne vieillit pas).

En tout cas, je m'énerve toujours au sujet de Jean et Florentine, mais je suppose que je peux comprendre pourquoi ils se comportent ainsi.

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