Wednesday, November 12, 2008

Roch Carrier et l'anglais sans peine

En lisant La guerre, yes sir!, j’étais immédiatement frappée par ce que je vois comme les éléments grotesques et absurdes du roman. Comme on a déjà discuté mardi, les rôles de genres sont bien confondus comme vu avec Amélie et ses « maris », Joseph qui n’est plus un homme après s’être coupé la main, et la question de masculinité en général. Corriveau est-il plus masculin que les autres pour ses actes, ce qu’il a fait pour un pays étranger (l’Angleterre) ou est-il simplement un garçon qui n’avait pas de choix ? En plus, j’adore comment Carrier fait Courriveau le centre du texte, malgré le fait qu’il est déjà mort. Ce texte me fait penser vraiment à As I Lay Dying de William Faulkner. Dans ce livre, comme celui de Faulkner, on explore tout un village par rapport à un personnage « absent », si vous voulez. Cela m’intéresse comme on peut voir les effets de sa mort sur tout le monde, même Molly, la putain qui est triste parce que Corriveau (une personne qu’elle n’a jamais recontré) « ne verrait plus jamais une femme, il ne ferait plus l’amour » (Carrier, 1968, p. 65). En plus, nous voyons l’attitude de Joseph, Henri, Arthur et les autres envers la guerre par rapport à leurs réactions à la mort de Courriveau. C’est intéressant parce que, comme dit le narrateur du texte, il y a des personnes qui s’en fichaient de Corriveau quand il était vivant, mais le fait qu’il est mort à cause des étrangers vraiment les dérange (« prononçant ces prières, ils commençaient de regrette l’absence de Corriveau, il regrettaient de ne pas l’avoir aimé quand il était parmi eux ») (Roch, 1968, p. 80). Donc, c’est par rapport à Corriveau (ou bien sa mort) que le caractère (les besoins, les désirs, les mentalités) de tous est révélé. Il est comme un mystère, Corriveau, comme le lecteur est forcé de le rencontrer à travers les yeux et les mémoires des autres. Mais enfin, pour revenir à mes moutons, j’adore la qualité absurde du texte, particulièrement à cause du fait que Carrier s’est considéré le vrai historien du Québec. Il nous donne des représentations du sexe qui sont si absurde et même brusque que je me sens de temps en temps comme si j’avais trouvé le journal intime d’un garçon de 14 ans (les mots « sein » « tétons » et « fesses » se trouvent je ne sais pas combien de fois dans le texte !) En plus, les détails avec le drapeau comme couvert et puis comme nappe, les bagarres entre Arsène et les autres pendant le « wake » de son fils, Molly qui arrive presque toute nue, Esmelde la sœur de Corriveau qui frappe à la porte mais ne peut pas entre dans la maison… toutes les détails qui font partie de l’histoire du « wake » de Corriveau me fait penser à la Cantatrice chauve et encore de As I Lay Dying. Est-ce que la vie vraiment comme ça ? Une putain nue dans la cuisine, mangeant d’une assiette qui reste sur le cercueil d’un étranger, entourée par les soldats anglais ? Comme mon amie Gabrielle aime dire, O mon Dieu que c’est fou ! Alors, quoique je puisse comprendre comment cette œuvre démontre comment les Québécois étaient en contradiction avec l’un l’autre en ce qui concerne la guerre, mon Dieu que Carrier a créé un portrait bizarre d’eux !

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