Wednesday, November 12, 2008

Dilemme personnel avec La Guerre, Yes Sir !

En lisant La Guerre, Yes Sir ! j’ai été frappé par une réalisation étrange : j’arrive à considérer Bonheur d’occasion un texte féministe, plein de commentaires sociales avec lesquelles je suis tout à fait d’accord ; mais j’ai un blocage avec ce nouveau texte. A cause de cela, j’ai l’impression d’être renfermée sur mes propres idées de ce qui constitue la bonne littérature.
C’est évident que Carrier nous dépeint la guerre d’une manière grotesque justement pour nous montrer les mauvais effets de la guerre sur les familles, les hommes, et la société en générale.
Bérubé est représentatif des mauvais effets de la guerre sur les individus. Dans la scène où il agresse Arsène, j’ai vraiment été dégoûté par l’extrême violence qu’il lui fait subir ; de plus, quand il force Molly à y participer contre son gré, c’était pour moi, la goutte d’eau qui a fait déborder la vase.
Ensuite, nous voyons comment la guerre détruit les familles : d’abord avec Amélie et ses deux époux (« il faut des hommes à la maison et des hommes à la guerre »). Malgré le fait que Carrier nous montre cela d’une façon plutôt ironique, il y a néanmoins cette idée d’une famille disloquée. Cette idée se répand dans la famille Corriveau qui vient de perdre leur fils à la guerre. Et aussi, tout les « villageois » sont sujets à ces conséquences, et Carrier décrit les effets de la guerre d’une manière qui renforce mes propres idées du pacifisme.
Par contre, je me sens hypocrite car ces commentaires avaient un effet plus positif sur moi en lisant Bonheur d’occasion quant au roman de Carrier, je me lasse et suis dégoûtée par la représentation de la femme ainsi que la violence exagérée. Peut-être que j’ai loupé des choses saillantes qui peuvent réfuter la présence féministe dans le roman de Roy ; mais pour l’instant, je manque un peu de respect pour La Guerre, Yes Sir ! le trouvant en partie une commentaire sur la guerre mais autrement un fantasme mâle vis à vis la représentation du corps féminin et le sexe.
D’abord avec Mme Joseph : « Comment réussirait-elle à passer au travers de cette horde…ils la rouleraient dans la neige et s’amuseraient à voir ses cuisses et à regarder sa culotte. Les cuisses et la culotte de Madame Joseph étaient des lieux de haut intérêt pour les gamins du village » (Carrier 32).
Et ensuite avec Molly, d’abord parce qu’elle est une prostituée, et à cause de cela, Bérubé la traite comme un objet : « Bérubé essayait de ne penser à rien pour ne pas penser aux cuisses de Molly, à ses seins plus gros qu’une belle pomme, à ses fesses sous la robe blanche » (Carrier 41).
En même temps, je sais que je me contredis, car dans les deux textes, c’est plutôt les femmes qui ont le pouvoir (Rose-Anna dans Bonheur d’occasion et Amélie et Mme Corriveau dans La Guerre, Yes Sir !). Je pense que tout simplement je me suis persuadée tout à l’heure que je n’aimais pas du tout ce texte, quand en fait il faut tout saisir avant de le juger. Cependant, je trouve que cette idée de comparaisons des deux textes pourrait être un bon sujet de discussion à cause de la manière dont des sujets pareils sont présentés différemment.

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