Thursday, October 9, 2008

Oh Florentine! You crazy!

Je sais que j’ai déjà beaucoup parlé de Bonheur d’occasion dans mon dernier billet, mais à mon avis la fin du roman mérite plus de discussion. Comme Abby a souligné mardi, il y a une grande différence entre la fin de Maria Chapdelaine et celle de l’ouvre de Roy – et il s’agit de l’importance de la famille. Avec les trois voix et la grande décision de Maria de rester au Canada pour s’occuper de sa famille, je crois que Hémon veut dire que la famille est la fondation d’une société forte et morale (particulièrement pour une société si isolée dans le bois, par la neige, etc.). La désintégration de la famille Lacasse ne fait que souligner la nouvelle moralité (ou peut-être la manque de moralité traditionnelle) créé par la vie urbaine. En opposition avec la vie à la campagne où la solidarité était indispensable à la survie, ce nouveau mode de vie provoquait le matérialisme, l’individualisme et la pauvreté. Je crois que c’est bien évident que Roy veut dire que ce grand changement en combinaison avec le bouleversement de la guerre a provoqué la fin de la famille traditionnelle et peut-être aussi la fin de la moralité traditionnelle.
C’est cette nouvelle moralité qui m’intéresse. Quant à moi, c’est Florentine qui nous offre le meilleur exemple de cette idée. Tout au long du roman, le lecteur se moque d’elle, ses habitudes égocentriques et à la fin comment elle se révèle comme une espèce de monstre moral (à mon avis) en ce qui concerne Emmanuel et même sa famille. Mais il faut noter qu’à la fin du roman, c’est Florentine qui profite le plus de ses circonstances (selon la nouvelle définition de la famille/la moralité). Malgré sa grossesse inattendue, la pauvreté et tous ses problèmes personnels, elle finit par avoir de l’argent, un mari et de la sécurité que tous les personnages cherchent. Comme le « superman » de Nietzsche, elle exploite tout ce qu’elle a et tout ce qu’elle peut pour profiter d’Emmanuel et des autres (je pense à Marguerite spécifiquement). Et donc cela me fait me demander, est-ce que Florentine représente une espèce de nouveau héros du monde moderne ? Je ne veux pas dire que ça c’était le but de Roy en créant Florentine, mais il faut remarquer que c’est Florentine (et peut-être Jean aussi) qui « gagnent » à la fin et il sont aussi les deux personnages les plus méprisables du roman. Elle et vide d’amour (« Elle n’aimait pas Emmanuel » ) (382), (« Elle était vivement impressionnable. Le décor du départ, les larmes, les gestes d’adieu, tout cela l’atteignait dans sa nature, d’une sensibilité superficielle ») (380), (« Il lui semblait maintenant que l’amour ne serait plus que gestes doux et timides ») (337), MAIS elle est contente pour la première fois de sa vie (383). En plus, elle ne peut pas comprendre les douleurs des autres, particulièrement celles de sa mère concernant son père qui s’est enrôlé. Disant que « c’est la plus belle chose qu’il a faite dans sa vie. Et maman… et bien, maman, faudra qu’à se fasse une raison. C’est drôle quand même qu’elle prenne ça si mal…Pourtant jamais elle eu tant d’argent ! » (385). Voici une bonne juxtaposition entre la moralité traditionnelle (Rose-Anna) et celle de Florentine, le héros du « wasteland » modern.
Citations ----> Roy, Gabrielle. (1977). Bonheur d’occasion. Montréal : Stanké.

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